À la naissance, je suis tout noir, mais en grandissant, une bande blanche apparaît sur ma tête et ma laine devient crème, tandis que mes pattes restent noires.

Je suis un excellent terrassier : je peux déplacer jusqu’à 40 tonnes de terre pour creuser mon terrier, qui peut avoir entre 40 et 80 entrées.

On me reconnaît à ma grande frange qui tombe devant mes yeux, certains se demandent même comment je fais pour voir où je vais. Ma fourrure est longue, épaisse et ondulée, parfois rousse, noire, grise, blonde ou blanche, et elle peut mesurer plus de 30 cm. Je suis la plus ancienne race bovine enregistrée au monde !

Mes cornes sont impressionnantes : pour les mâles, elles peuvent atteindre un mètre de long et peser jusqu’à 5 kg la paire. Elles sont recourbées vers l’arrière et chaque anneau marque une année de ma vie. Je bois très peu : la rosée du matin suffit souvent à étancher ma soif, et parfois je lèche le sel sur les rochers ou les pierres à sel destinées aux troupeaux.

Je peux vivre à toutes les altitudes, du bord de mer andalou jusqu’aux sommets à plus de 3 000 mètres dans la Sierra Nevada. J’ai été réintroduit dans les Pyrénées français où l’on compte aujourd’hui quelques centaines d’individus.

Mon plumage blanc parsemé de petites touches noires sur les ailes et la queue, fait qu’on me confond parfois avec le Sussex.

Lorsqu’un prédateur s’approche ou qu’un chasseur me vise, je peux plonger et rester sous l’eau quelque temps, espérant ainsi échapper au danger. Mon vol est agile : si je me sens dérangé, je peux décoller de l’eau presque à la verticale pour m’enfuir rapidement. En Inde britannique, j’étais un gibier recherché pour mon goût savoureux.

On me reconnaît facilement grâce à mes longues plumes recourbées comme des faucilles, surtout si je suis un mâle en plumage nuptial, c’est ma signature élégante au milieu des canards ! Longtemps les humains m’ont chassé pour mes plumes si particulières. Aujourd’hui, des mesures sont prises dans certaines régions pour préserver mon habitat dans les zones humides.

Je me tiens toujours presque droit, avec un port légèrement incliné vers l’avant, ce qui me donne l’air d’être en train de courir.  J’aide à lutter contre les limaces et escargots sans endommager les cultures. On dit que je suis le meilleur ami des jardiniers !

Je suis facilement reconnaissable grâce à ma tête rouge dépourvue de plumes, ornée de caroncules, ces excroissances charnues rouges qui font ma particularité. Je suis capable de résister à des températures allant jusqu’à -20°C, ce qui me rend bien adapté aux climats variés.

Mes pattes sont jaune orangé, un détail qui me donne un style très reconnaissable. Il faut distinguer le Rouen clair français, plus élégant et léger, et le Rouen foncé anglais, plus massif avec un plumage sombre.

On m’appelle aussi le canard pompon, car j’arbore sur le sommet de la tête une belle touffe de plume, un vrai “chapeau” naturel. Cette huppe est une caractéristique ancienne, puisque l’on me retrouve déjà représenté dans des œuvres d’art datant de plus de 2000 ans.